Tous ces aspects étudiés nous présentent une entité submergée par des phénomènes psychologique, socioéconomique, ethnique politicoculturelle responsables où non de son essor. Elle est une ville à multiple façades à cause des nombreuses valeurs et anti-valeurs émergentes, des différentes catégories sociales qui composent sa population et les types de besoins qui se présentent.
La crise de l’ indépendance et la croissance urbaine, les cités réalisées durant les dernières années du régime colonial furent révolues et l’heure est à l’apparition de nouvelles cités bâties au moyen de nouvelles infrastructures et idéologies.
Chaque quartier possède sa propre identité et référence, selon son histoire, son niveau social ,la territorialité ethnique de ses habitants( Baluba,Bakongo,Bayaka, Bangala, etc)
Kinshasa, c’est la foule qui piétonne pendant des heures pour se rendre au travail, une longue marche connue sous le nom, de « ligne 11 »
De nos jours l’ ancienne Kinshasa la Belle est physiquement menacée par des érosions qui engloutissent chemins et maisons.
Ici les uns se versent dans les débits de boissons à la Kin kiesse ,là bas les autres se cramponnent dans leurs domiciles obscures et dépourvues des meubles adéquats, un confort inspirant, l’ image d’ une Kin la tristesse
Kinshasa c’est aussi ses bruits, ses odeurs en provenance de poubelles ,des boulangeries ; des "malewa", des marchés et bistros où, se jouent en longeur de journée ,des aires musicales lassantes en même temps de-stressantes.
Il y a également des églises du reveil et du « sommeil » qui organisent sans arrêt, des activités de prière,sous le rythme des orchestres. On observe également des processions des morts avec fanfare ;lieus d' exibition des danses érotiques et des cris qui blaissent la pudeur.
Les Kinois de Léopoldville décrient la dégradation de la beauté de la ville. La Kinshasa « Poto moyindo » ; « lipopo ya ba nganga » est devenue aujourd’hui dégringolée et frappée par des constructions anarchiques d’ immeubles ,la dépouillant ainsi de sa voirie ,de son eau potable ,de son électricité ainsi que de ses gouts.
Les chômeurs au même titre que les travailleurs, meuvent dans la logique de la débrouillardise, communément appelé article 15. Les moins fortunés se replient aux plus forts comme pour effectuer du « matolo » ou pour s’endetter et rembourser plus tards avec intérêt, dans la logique d’une banque informelle dénommée « banque Lambert ».
Dans les cités kinoises, on observe aussi le mouvement de commerçants ambulants tels que les cireurs de chaussures ; les receveurs de taxi bus et Fula-fula transportant de faux et vraies têtes , ainsi que le fonctionnement des marchés officiels et pirates à chaque coins de rues, dans lesquels s’enlisent nationaux et expatriés.
Kinshasa, ville à mille visages pourra t- elle encore retrouver sa beauté ancienne ? Si ceux qui manègent sa reconstruction militent moins pour son bonheur et plus pour leurs intérêts, à quel sein saura t-elle encore se vouer ? Et surtout lorsque les administrés se livrent quotidiennement à la pollution multiforme de son espace, peut elle encore espérer survivre d’ ici les dix prochaines années ? Voila autant des questions qui restent sans réponse.
Par Serge Ngoy
Co-rédacteur: Ct Charle Ntumba / Académie des Beaux Arts ( Kinshasa / Rdc)
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