2 novembre 2011

Province de Kinshasa : une ville à mille visages

Kinshasa autrefois Léopoldville ne peut être comprise sans que l’on ne se penche sur ses structures physiques, ses espaces  ouvertes, ses  mouvements qui la composent . Autrement dit les quartiers, rues, ses occupants et leurs activités de routine constituent  d’ indices nécessaires pour évaluer la présentation actuelle  de cette capitale congolaise. 

 
Tous ces aspects étudiés nous présentent une  entité submergée par des phénomènes  psychologique, socioéconomique, ethnique  politicoculturelle  responsables où non de son essor. Elle est une ville à multiple façades  à cause des nombreuses valeurs et anti-valeurs émergentes, des différentes  catégories sociales qui composent sa population et les types de besoins qui se présentent.

La crise de l’ indépendance et la croissance  urbaine, les cités réalisées durant les dernières années du régime colonial furent révolues et l’heure est à l’apparition de nouvelles cités bâties au moyen de nouvelles infrastructures et idéologies.


Chaque quartier possède sa propre identité et référence, selon son histoire, son niveau social ,la territorialité ethnique de ses habitants( Baluba,Bakongo,Bayaka, Bangala, etc)

Kinshasa, c’est la foule qui piétonne  pendant des heures pour se rendre au travail, une longue marche connue sous le nom, de « ligne 11 »
 









De nos jours l’ ancienne  Kinshasa la Belle est physiquement  menacée par des érosions qui  engloutissent chemins et maisons.


Elle est aussi une ville plein d’échos d’une modernité qui existe encore sous son apparence formelle mais qui  s’est vidée du contenu qu’ elle possédait autrefois. Les arbres qui servaient autrefois de décor des avenues et boulevard, ont été démolis , les quelques existent, abritent des ateliers de couture, des magasins, des meubles, des salon de coiffure, des bureaux d’ écrivains publics , nombreuses activités commerciales. 

Ici les uns se versent dans les débits de boissons à la Kin kiesse ,là bas les autres se cramponnent dans leurs domiciles obscures et dépourvues des meubles adéquats, un confort inspirant, l’ image d’ une Kin la tristesse

Kinshasa c’est aussi ses bruits, ses odeurs en provenance de poubelles ,des boulangeries ; des "malewa", des marchés et bistros où, se jouent  en longeur de journée ,des aires  musicales lassantes en même temps de-stressantes. 

Il y a également des églises du reveil et du « sommeil » qui organisent sans arrêt, des activités de prière,sous le rythme des orchestres. On observe également des processions des morts avec  fanfare ;lieus d' exibition des danses érotiques  et des cris qui blaissent la pudeur.

Les Kinois de Léopoldville  décrient la dégradation de la beauté de la ville. La Kinshasa « Poto moyindo » ; « lipopo ya ba nganga » est devenue aujourd’hui dégringolée et frappée par des constructions anarchiques d’  immeubles ,la dépouillant ainsi de sa voirie ,de son eau potable ,de son électricité ainsi que de ses gouts.

 Les chômeurs  au même titre que les travailleurs,  meuvent dans la logique de la débrouillardise, communément appelé article 15. Les moins fortunés se replient aux plus forts comme pour effectuer  du « matolo » ou pour s’endetter  et rembourser  plus tards avec intérêt, dans la logique d’une banque informelle  dénommée «  banque Lambert ».

Dans les cités kinoises, on observe aussi le mouvement de commerçants ambulants tels que  les cireurs de chaussures ; les receveurs de taxi bus et Fula-fula   transportant de faux et vraies têtes , ainsi que le fonctionnement   des  marchés officiels et pirates à chaque coins de  rues, dans lesquels s’enlisent nationaux  et expatriés. 

Kinshasa, ville à mille visages pourra t- elle encore retrouver sa beauté  ancienne ? Si ceux qui manègent sa reconstruction militent moins pour son bonheur et plus pour leurs intérêts, à quel sein saura t-elle encore se vouer ? Et surtout  lorsque les administrés se livrent quotidiennement à la pollution multiforme de son espace, peut elle encore  espérer survivre d’ ici  les dix prochaines années ? Voila autant des questions qui restent sans réponse. 

 Par Serge Ngoy
 Co-rédacteur: Ct Charle Ntumba / Académie des Beaux Arts ( Kinshasa / Rdc)

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